Interview exclusif de Manu Coussy, architecte des deux parcours du trail Nocturne de la forêt de Moulière avant son départ avec Christophe Ripoche à la Trans Aubrac.
Manu, cette année tu proposes un nouveau parcours au coeur des 5000 hectares qui composent la forêt. As-tu quelques conseils à partager avec nos 250 inscrits pour éviter qu’ils ne se perdent dans cette forêt obscure et parfois hostile ?
Bien sûr Jérôme, le risque de se perdre est fort, chaque année plusieurs concurrents ne franchissent pas la ligne d’arrivée. Tous ne sont pas retrouvés. Pour éviter de faire partie de ceux-là, 5 recommandations primordiales :
- Suivre le balisage fait de petits réflecteurs et de rubalise.
- Dire bonsoir aux signaleurs, sinon ils vous enverront dans une mauvaise direction.
- Ne pas oublier de mettre des piles neuves dans la frontale avant le départ. Les magasins sur le parcours sont fermés la nuit.
- Ne pas changer d’itinéraire, si on croise un sanglier en colère. (Ils ne sont pas fins quand on vient perturber leur sommeil)…
- Ne pas résister à la légende du Grand Soubis , le gouffre que les coureurs du 12 et 24 traverseront.
» Chaque année plusieurs concurrents ne franchissentpas la ligne d’arrivée. Certains ne sont pas retrouvés.
Entre la tombe à l’enfant qui serait une pierre de sacrifice druidique, la croix des généraux, le Grand Soubis porte vers les profondeurs de la terre, beaucoup de légendes circulent autour de la forêt en particulier sur des points de passage du parcours, peux-tu nous en dire plus à propos de la légende du Grand Soubis afin que les coureurs fassent attention au cas où ?
Une légende qui remonte au 16eme siècle rapportée par les ancêtres d’anciens bûcherons de la forêt raconte que : « Sous les feuilles des chênes de Moulière tombées durant l’hiver, les petites bêtes, esprits malins, murmurent que la nuit, un cheval blanc comme le brouillard sort du gouffre du Grand Soubis. On raconte que le trailer fatigué qui l’enfourcherait, terminerait sa course au petit matin » !!! pile-poil pour nous aider à débaliser.
Merci Manu pour ces précieuses informations car « Trailer informé, ne finit pas dévoré » Plus sérieusement peux-tu nous décrire ce nouveau parcours , ses difficultés ?
Le 12 km ne possède pas de difficulté particulière, un ravito au 7ème km. Sur le 24 en revanche quelques difficultés sont à prévoir entre les km 9 et 17. 2 ravitos au 7ème et 15ème km. Pour l’instant le terrain est humide mais souple, plutôt agréable donc. Je donnerai plus de détails avant le départ.
Se perdre au milieu de la nuit reste est une crainte forte pour les coureurs, es-tu sûr du balisage ?
Cette année en plus des 1.5 km de rubalise positionnés à intervalles très courts, avec Christophe Ripoche, nous allons mettre des réflecteurs. Le parcours sera vérifié/testé de nuit la veille de la course par l’ensemble des coureurs du club et par des VTT le Jour J juste avant que les coureurs ne démarrent.
La forêt regorge de sangliers et chevreuils. En tant que collaborateur de la fédération de la chasse peux-tu nous dire s’il y a vraiment un risque avec les animaux sauvages ?
Face aux animaux sauvages la meilleure défense, c’est l’attaque !!! 🙂 mais il n’y a aucun risque, ils s’enfuiront.
Ecologiquement est ce que la course abîme la forêt ?
Le trailer est responsable, il ne jette pas ses gels ou mouchoirs en papier. Le lendemain après le débalisage, on rendra la forêt aux animaux exactement comme on l’aura empruntée même mieux compte tenu des détritus laissés par bon nombre de « promeneurs du dimanche ». C’est notre engagement, notre devoir et notre fierté.
Propos recueillis par Jérôme des Foulées Douces
Les foulées Douces de Montamisé 